Dans ce billet, je geins un peu au début, mais ensuite je partage de très bon conseils culturels, alors n'hésitez pas à sauter les premiers.
Ce n'est pas l'actualité qui manque en Iran ces jours-ci.
Par exemple le "concours" (on utilise le mot français), qui est le plus important des examens d'entrée pour les étudiants de tout le pays.
Autant de jeunes concentrés dans les mêmes lieux, en ce moment, ça a de quoi donner des sueurs froides (ou des idées démoniaques) au régime, qui a d'ailleurs prévenu tout le monde qu'internet serait coupé pour deux jours.
Officiellement, pour "empêcher les candidats de tricher".
Bien sûr, de nombreux iraniens craignent que cela ne constitue le galop d'essai pour le lancement de l'intranet national. Éternel croque mitaine terrifiant et malheureusement crédible.
À part ça, la foule était au rendez-vous à Strasbourg, et le parlement européen a compris la mission: il va demander au conseil européen d'inscrire l'IRGC sur la liste des organisations terroristes, et la protection des opposants Iraniens de l'étranger.
Les pétitions fleurissent sur change.org, les unes invitent les Iraniens à "donner procuration" ("vekâlat") à Reza Pahlavi (le fils du dernier Shah d'Iran) pour porter leurs revendications pendant la période de transition après la chute du régime, tandis que d'autres nous exportent à proclamer "Reza Pahlavi n'est pas représentant".
Je comprends le désir, et peut-être la nécessité, de préparer demain en anticipant après-demain, et je n'ai pas la prétention d'expliquer la démarche révolutionnaire ou le mode d'emploi pour renverser une dictature à qui que ce soit.
Je ne cherche donc à convaincre personne de mon ressenti personnel, un peu sombre, un peu découragé, un peu au bout de ma vie, comme on disait dans les années 90.
Aujourd'hui on dit plutôt "en PLS", et effectivement, j'ai trouvé que cela me correspondait bien, quand je me suis vue pleurer à grosses larmes devant le final de la comédie musicale Matilda, que mes enfants regardaient sur Netflix.
Alors voilà.
De toutes façons, mes proches refusent d'utiliser les VPN suspects et autres solutions peu sûres donc depuis hier je n'ai aucun contact direct, et même Twitter est presque silencieux.
Alors pour ne pas vous laisser sur cette note déprimante, et parce que, malgré tout, je crois toujours à la victoire de la pensée, de l'art, et de la culture, voici quelques propositions :
Demain, vendredi 20/01, à 21:10, sur France 4, diffusion du concert de soutien organisé par le collectif Barâyé, au Trianon, au mois de Novembre.
J'y étais, à la fois dans la salle, et d'une certaine façon sur scène, puisque de nombreux textes de ce blog y ont été lus par plusieurs auteurs français, et je vous recommande ce spectacle, dont la qualité m'a surprise, vu le grand nombre de participants et la rapidité avec laquelle il avait été organisé. Franchement, à part le final un peu cacophonique, mais touchant, c'était artistiquement très intéressant, en plus de servir une bonne cause.
Samedi soir, au Triton (les Lilas), soirée de soutien musique et danse. Je ne connais pas tous les intervenants, mais ceux que je connais ont un sacré niveau, je pense que cela promet d'être une belle soirée.
Le 29 janvier, au centre Georges Pompidou, "Soudan/Iran, regards croisés", un thème passionnant, plusieurs films des intervenants sérieux et informés. A mon avis, ça vaut le détour.
À partir de dimanche et jusqu'au 31 janvier, au Théâtre de Belleville, ce sont les dernières représentations de la pièce 4211km (c'est la distance entre Paris et Téhéran) d' Aïla Navidi.
Je n'ai pas vu la pièce, mais l'accueil critique semble excellent, et plusieurs de mes connaissances (des Français sans liens directs avec l'Iran) ont beaucoup aimé.
Le week-end suivant (3,4 et 5 février) mention spéciale au cinéma l'Entrepôt, et à "Écrans des Mondes" qui propose sa deuxième édition du festival européen de documentaires Iraniens, sous le titre "Regards d'Iran".
Le responsable du festival, lui même documentariste et également organisateur des festivals de documentaires grecs, japonais ou chinois, à fait un formidable travail de sélection, sans compter le sous titrage en français.
Il semble y avoir peu de promotion autour de ce festival, alors je vous encourage vivement à en parler autour de vous et à y faire un tour, de telles initiatives sont rares et précieuses.
Pour finir, le 7 février, soirée débat à la mairie du 17eme, sur un thème qui me tient à cœur : "créer sous la contrainte".
N'hésitez pas à partager vos propres idées en commentaires, en particulier des événements en ligne ou en dehors de la région parisienne (j'ai bien conscience que les conseils ci dessus sont principalement pertinents pour les habitants de la capitale, désolée...)
A bientôt de meilleure humeur !
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Jin, Jiyan, Azadi devise des féministes kurdes
Femme Vie Liberté
Soutien à la révolution iranienne en cours
Zan, Zendegi, Azadi cri de la révolution iranienne
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