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Photo du rédacteurSirine Alkonost

Voix d'Iran: La Fibre Révolutionnaire


Fibre capillaire, fibre optique, fibre patriotique, fibre maternelle, le témoignage d'aujourd'hui file sa métaphore pour tisser un rapide tableau de la situation actuelle, et du rapport de force entre le régime et la révolution.


La Révolution ne s'arrêtera pas

De temps en temps, une petite ville ou un groupe dans un quartier entre en action. C'est presque toujours le 40e jour de quelqu'un.

Et il y a toujours quelque part des nouvelles de quelqu'un qui s'est fait tirer dessus, quelqu'un qui s'est fait tuer.

Ce matin, j'ai regardé les infos et il y avait quelque chose à propos d'un Basiji qui s'était fait tirer dessus. Je ne sais pas comment interpréter cette nouvelle.

Était-ce ponctuel ou est-ce que ça y est, ça commence? Les révolutionnaires sont-ils passés à la riposte armée? Ce n'est pas encore clair.

Il est de toutes façons devenu très difficile d'être "contre la riposte", alors que les forces de la République islamique ont enclenché tant de niveaux simultanés de violence contre les manifestants.

Ils continuent de tirer sur des enfants même si cela n'a été particulièrement applaudi par personne. Et les signalements d'abus sexuels et de viols sont de plus en plus fréquents. Le catalogue de leurs exactions est épais et abondamment documenté, malgré le muselage des médias et le contrôle des moyens de communication.

Ici à Téhéran, je trouve intéressant qu'ils aient même essayé de rétablir l'oppression du Hejab obligatoire en plaçant des patrouilles de police près des centres commerciaux et des endroits bondés, qui s'emploient à forcer les femmes à porter à nouveau le hijab, qu'elles sont si nombreuses à avoir abandonné.

On dirait qu'ils croient qu'ils ont gagné. C'est comme s'ils avaient la mémoire à court terme d'un poisson rouge.

Il est clair maintenant que la République islamique a menotté son destin aux cheveux des femmes et a jeté la clé.

Tout ce que les femmes iraniennes ont à faire, maintenant, c'est de se dévoiler, pour vaincre ce régime monstrueux. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Beaucoup de femmes sont réticentes et effrayées, et il y a bien sûr celles qui croient au hijab (même si elles ne veulent pas de la République Islamique).

Bientôt, ce sera l'anniversaire de la révolution de 1979. C'est à dire que ce sera aussi l'anniversaire de la République islamique.


Ils ont déjà commencé à préparer leurs bus et leurs camionnettes pour embarquer tous leurs employés disponibles, ainsi que des écoles entières et des ressources militaires, afin de faire étalage de leur puissance et de leur popularité. Mais leur cirque ne trompe jamais personne de toutes façons, alors il n'y a aucune raison pour que ce soit différent cette année.


L'opposition extérieure tarde encore à créer un front unifié contre la République islamique. Je suppose qu'ils ne réussiront que si la pression s'exerce en fait depuis l'intérieur de l'Iran. C'est de l'intérieur que le peuple iranien dirige le spectacle, aussi improbable ou impossible que cela puisse paraître.

Quant aux restrictions supplémentaire qui pèsent sur Internet, elles n'aident personne, je pense. Pas nous, évidemment, mais pas eux non plus. Certaines méthodes sont vouées à changer en termes de sens et d'influence sur les inclinations des gens. Le temps change les choses... Et le temps n'est plus de leur côté. Mais la décision est sans appel semble-t-il: ils ont décidé qu'il ne devait pas y avoir d'accès libre à Instagram, Twitter, Facebook, Whatsapp, Telegram et aux centaines de plateformes similaires que nous utilisions comme alternative. Ils n'ont pas l'air disposés à changer d'avis là-dessus.

Donc, d'après ce que j'ai compris jusqu'à présent, les cheveux des femmes, et la fibre optique, voilà ce qui se dresse contre le totalitarisme. Les cheveux des femmes, et l'internet libre sont l'ennemi.


Sauf bien sûr, pour le guide suprême, et le président et d'autres hauts fonctionnaires, qui apprécient toujours les "tick" bleus qui indiquent que leur compte est vérifié. Eux, pensent qu'ils devraient être autorisés à utiliser Internet. Je ne sais pas comment ils se situent, par rapport aux cheveux de femmes. Probablement que ça aussi, ils estiment y avoir droit.


Vous souvenez-vous combien nous avons du lutter, afin d'établir que ceci est bien une révolution ? Il n'y a presque plus personne qui pourrait dire que ce n'est pas le cas aujourd'hui. C'est une révolution. À présent, presque tout le monde est d'accord.

Il n'y a sans doute personne au monde qui sache mieux que le peuple iranien à quel point les révolutions sont mauvaises.

La révolution de 1979, elle a créé cette République islamique. Le peuple iranien le sait et a toujours été très réticent à l'idée d'en avoir un autre. Les révolutions sont très coûteuses, très difficiles et très imprévisibles. Mais nous n'avions pas le choix. Ils nous étouffent pratiquement, ici, en Iran. Et quand les gens étouffent, ils donnent des coups de pieds et de poings dans tous les sens.

Et je maintiens toujours ce que j'ai dit, en ce qui concerne la façon dont cette révolution affectera le sort de toutes les femmes du monde. Je maintiens toujours qu'il s'agit d'une révolution féminine dans l'âme. C'est une révolution des filles, des sœurs et des mères.

C'est incroyable de voir comment les mères peuvent être inébranlables, quand il s'agit de leurs enfants. J'ai vu un meme quelque part, qui disait : "ne tire pas sur le père ; tire sur le fils, et le père tombera aussi". Je crois que je l'ai vu sur Instagram, avec une photo de ce père allongé sur la tombe de son enfant. Mais en réalité, "Tuez le fils, et vous aurez affaire à sa mère" serait probablement un commentaire plus réaliste.



Il est inscrit dans la nature d'une révolution qu'elle ne s'arrêtera pas tant que les éléments qui l'ont provoquée ne seront pas supprimés.

Après de longues discussions, que nous avons souvent eues avec mes amis et collègues, sur pourquoi ou comment la révolution de 1979 s'est produite, nous avons souvent conclu que "la principale cause de la révolution était le Shah lui-même". Je dois dire qu'aujourd'hui, la même conclusion tient toujours: « la principale cause de la révolution est le guide suprême».

Le Guide Suprême, sa personne même, et sa position ou son siège, doivent être supprimés. L'Iran ne connaîtra aucun repos tant que cela n'arrivera pas. On pourrait même ajouter que ce siège n'est pas très différent de celui du Shah.

Il ne devrait jamais y avoir de siège du pouvoir, placé au-dessus de la loi. Il ne devrait jamais y avoir une personne responsable de tout, et jusqu'à sa mort.

C'est vraiment très simple. Les gens ont tendance à devenir complètement fous lorsqu'ils obtiennent une telle chaise sur laquelle s'asseoir.

Pour finir, nous pourrions profiter de cette occasion pour rappeler que l'Iran sera un pays puissant si la paix et la stabilité lui reviennent. C'est même peut être la raison pour laquelle certaines personnes ne pensent pas que cela devrait se produire. Certains, parmi les puissants, semblent se dire qu'un Iran fort et libre ne serait pas bon pour le monde. Ils se trompent.

L'Iran, avec la république islamique au pouvoir, est toujours puissant, et il est dangereux pour de vrai, car il n'a pas de frontières morales ni d'allégeance aux valeurs de démocratie, de liberté, de justice ou d'égalité. La république islamique est une secte religieuse, à la tête d'un pays puissant.

Ce qu'il faut faire, c'est que ce pays soit rendu à ses propriétaires légitimes, qui, soit dit en passant, croient en la démocratie et à l'égalité, et veulent une justice laïque et aveugle. Un tel État ne serait une menace pour personne, sauf pour les autres dictateurs. Un tel État, oui, ce serait une menace pour les talibans, ceux là mêmes qui ont tout simplement interdit aux femmes d'aller à l'école ou de travailler. Un tel état constituerait une réelle menace pour le port obligatoire du hijab, ainsi que pour l'inégalité sexuelle et l'oppression culturelle. L'Iran est un pays très pluriel. La pluralité est très importante pour nous, les Iraniens.

Cette révolution nous le rappelle chaque jour: nous sommes nombreux, et nous sommes très différents. Et c'est cette différence, cette remarquable diversité culturelle, ethnique, religieuse, sociale (etc.) qui fait la force de notre unité.

L'universalité de notre combat transcende toutes les barrières qui pourraient se dresser entre nous. Et à force de nous lire, vous avez certainement compris que cette révolution est aussi la vôtre, rejoignez la.






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