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Voix d'Iran: les dindes de la farce, et le principe de réalité

Photo du rédacteur: Sirine AlkonostSirine Alkonost
Ce témoignage reçu aujourd'hui réagit notamment à la campagne de désinformation actuellement en cours à l'intérieur de l'Iran et sur les réseaux sociaux, qui s'attache à démontrer que Hassan Firouzi n'est pas en prison, n'a même jamais été arrêté, voire qu'il n'existe pas (et à été créé pour les besoins de la propagande anti-régime)
Si seulement j'avais un dollar pour chaque fois que j'ai entendu la phrase "Nous allons vous faire disparaître", ou "ils vont vous faire disparaître", j'aurais sans doute les moyens de disparaître dans un endroit sympa.

Faire disparaître quelqu'un ou faire en sorte qu'il "n'ait jamais existé" est une pratique que vous pourriez imaginer rencontrer dans les romans d'espionnage ou dans les films.

Et même si j'ai entendu moi-même cette menace, et qu'elle pèse d'une manière ou d'une autre sur la tête de chaque Iranien, au moins verbalement, tout le monde sait bien que ce qui disparaît, existe tout de même en réalité.

Les gens ici qui savent pertinemment que Hassan Firouzi par exemple, a réellement existé, et qu'il est aujourd'hui, mort ou vivant, prisonnier du régime malgré les démentis de ce dernier. Que dire, quand un gouvernement nie l'existence de ses propres citoyens ?

Rien!

La façon dont chacun des prisonniers a un destin différent, et le type de désordre ou de manque d'organisation qui régit la répression peuvent sembler à beaucoup de gens comme un plan très intelligent, servant un dessein complexe. Mais ce n'est que de la simple stupidité, comme je l'ai déjà expliqué. La stupidité peut être encore plus efficace qu'un plan complexe.

Alors que l'IRCG est de plus en plus disséqué et analysé ces jours-ci, et que le Parlement européen et ses membres ont montré qu'ils connaissent et qu'ils sont conscients de certains détails sur le fonctionnement du système répressif (même si, comme nous l'anticipions, les belles paroles ne sont pas suivies d'effets concrets, probablement en raison des liens plus ou moins officiels - mais bien réels - que vos dirigeant entretiennent, sur le plan commercial ou financier, mais toujours pour leur bénéfice personnel, avec les nôtres, qui sont tous membres de ou étroitement liés à l'IRGC) , le régime iranien cherche des moyens de riposter. Il n'y a presque rien qu'ils puissent faire cependant. Que feraient-ils ? Faire disparaître l'Europe ?

Lorsque le régime de la République islamique a décidé d'utiliser la stratégie consistant à semer la peur, à augmenter le coût des manifestations et à répandre des mensonges dans le monde entier, il aurait dû penser aux conséquences qui accompagnent de telles méthodes.

Vous ne pouvez pas simplement arrêter d'être si violent et si extrême aussi facilement que vous avez commencé. La peur génère la bravoure.

Lorsque vous supprimez les sources de peur, la bravoure ne disparaît pas simultanément.
C'est pourquoi la règle de la peur est très addictive. Vous ne pouvez pas simplement arrêter d'être effrayant.

Les personnes qui constituent le squelette principal de la République islamique sont devenues si dépendantes de cet axiome, avec lequel travaille leur chef suprême, qu'elles n'ont aucun moyen de revenir à un état où la vie n'est pas gouvernée par la peur - ou par la bravoure d'ailleurs.

L'axiome a de profondes racines historiques : « La victoire est dans la peur » ou « La peur l'emporte ». Dans ce monde, rien n'est gratuit. Une victoire, obtenue en semant la peur dans le cœur de l'ennemi, a aussi son prix ; Le coût de création de la peur et le coût des conséquences. Ces coûts viennent s'additionner même si personne ne fait aucun effort pour les créer.

Personne non plus ne peut faire disparaître les crimes de la République islamique. La république islamique est trempée de sang innocent. Chaque interrogateur, et les juges qui mettent des hommes et des femmes innocents dans leurs prisons, et ceux qui délivrent les mandats, et autorisent leurs sbires à faire disparaître les gens et les choses, qui escamotent des centaines de kilos de diamants, des couronnes, des hommes femmes et enfants, ils ne peuvent plus faire disparaître la puanteur de leurs crimes. Ils avaient déjà perdu cette bataille depuis le tout début.

Le régime essaie d'utiliser ses vitrines (note de la traductrice: voir billets du 23/12 : la vérité ou la vitrine, et du 24/01: relire Faust à Téhéran) encore plus généreusement, tout dernièrement en invitant un groupe de femmes qu'ils appellent "influentes" dans une conférence à Téhéran. Je crois qu'ils l'ont intitulé le "sommet international des femmes influentes" ou un truc du genre.

Il s'agit d'une autre tentative de maquiller le visage meurtri des femmes iraniennes. Mais les vitrines ont aussi leurs limites. Les vitrines ont aussi leur prix. Vingt mille dollars pour chaque femme invitée, paraît-il, et ce n'était qu'un des coûts.

Payer des femmes pour faire des choses immorales ? OK... Voyons voir comment cela fonctionnera pour ce régime.

Femmes, choisissez vos clients à bon escient, au cas où vous voudriez vendre votre féminité. Voilà un bon conseil à diffuser largement.

Femmes du monde, soyez donc offensées qu'on vous prenne ainsi pour des dindes. Faites quelque chose à ce sujet. Et vous, peuples du monde libre, hommes, femmes, enfants, et même les robots...

Ne vous laissez pas embobiner.

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