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Photo du rédacteurSirine Alkonost

Voix d'Iran : Pierre Philosophale et Apocalypse Zombie


Il est étrange de voir comment on peut en fait reconnaître ces personnes simplement à la façon dont leurs yeux semblent sans vie. Zombie, c'est le nom que les jeunes leur ont donné. Mais ici, ce sont les zombies qui tiennent les fusils de chasse.

La pierre philosophale
L'homme qui s'est suicidé à Lyon, Mohammad Moradi, nous a dit dans sa vidéo qu'il faisait cela pour attirer l'attention du monde sur la révolution iranienne.

Nos condoléances vont à sa famille et ses amis. Et bien sûr qu'il faut faire du bruit et dire son nom, et bien sûr qu'il est une victime de plus du saccage qu'a opéré la République Islamique dans les âmes de tous ceux qu'elle a emprisonnés... Même quand ils semblent lui avoir échappé.

Bien sûr, personne ne refusera à Mohammad Moradi la place qui lui revient aux côtés de nos héros, de nos Martyrs de la joie.

Mais, vraiment, j'aurais aimé qu'il n'aie pas fait ça.

J'aurais aimé qu'il aie pu parler à quelqu'un, avant de mettre son projet à exécution.
Quelqu'un qui aurait compris le sens et la valeur de son geste, mais qui aurait aussi su lui montrer le revers de sa médaille.

Aucune vie ne devrait être donnée gratuitement, dans le combat contre la République islamique. Elle prend déjà largement sa part sans y être invitée.

Personne ne devrait avoir à mourir pour faire avancer le combat pour la liberté. Et c'est diminuer la valeur unique et précieuse de la vie que de la sacrifier sur l'autel des médias. La scène internationale est une arène, au sens propre. Elle est assoiffée du sang de notre jeunesse et monnaye son attention exactement comme les romains s'adonnaient aux jeux du cirque.

J'aurais aimé que quelqu'un empêche Mohammad de se présenter nu devant les lions.

Il est sans doute vrai que l'effort a besoin de carburant, et la suite nous montre que le public a bel et bien soif de ce genre de tributs, mais ce n'est pas le genre de carburant dont nous voulons nous servir pour avancer.

Nous ne voulons pas atteindre notre liberté en nous hissant sur les cadavres de nos combattants.

C'est la République Islamique, la culture de la mort. Nous ne cessons de le marteler : ils vénèrent pratiquement la mort. La plupart de nos jours fériés sont des jours de deuil, qui évoquent les pleurs et la mort.

Ce n'est pas cette voie que suivra notre révolution.

Les gens qui pensent que Mohammad a fait ce qu'il fallait, s'il vous plaît suivez mon conseil et pensez à danser ou à chanter ou à faire du vélo ou même simplement à vivre, pour la liberté, avant toute autre chose. Pour ceux d'entre nous qui vivent en Iran, c'est déjà assez pour risquer la mort.

Alors s'il vous plaît, évitez autant que possible de donner davantage d'opportunités à la République islamique de vous ôter la vie, et bien sûr, je vous en conjure, ne le faites pas vous-même à sa place !

Ava Jahangiri, une jeune fille qui vit en Iran, a décidé de participer à la révolution en sortant dans la rue pour distribuer des fleurs, sur son fauteuil roulant.

Après que le pouvoir judiciaire l'a convoquée au tribunal, pour cela - oui littéralement pour avoir distribué des fleurs aux piétons - ils ont refusé à ses avocats de l'accompagner.

Alors maintenant, elle a publié une déclaration depuis son compte Twitter :

"Il y a quelques heures, j'ai donné une procuration à ces messieurs, Mojtaba Hounjani et Naim Reza Nezami Chaharmahali. Moi, Ava Jahangiri, je ne me rendrai à aucune convocation, sans mes avocats.

Mes meilleurs vœux à elle, une âme courageuse, qui se bat aussi bien sur le terrain que sur les réseaux sociaux, et depuis son fauteuil roulant.

La liberté est produite par des actions positives. La liberté est fabriquée par une société qui valorise la vie, car vivre la vie et comprendre la vie exige la liberté.

Et plus il y a de liberté sur cette planète, mieux la vie sera comprise. La liberté n'est pas l'illumination elle-même ; c'est la capacité à l'atteindre.

Il est difficile d'avoir du bonheur, de l'espoir et de vivre, comme prévu, de vivre et de comprendre la vie, dans des conditions aussi difficiles, mais au final, c'est ce que nous devons faire, et c'est ce que nous ferons, nous aurons notre liberté.

Dans les rue d'Iran, nous appelons les forces d'oppression «Zombies». On dit par exemple, « les zombies ont peint par dessus mon graffiti de Mahsa Amini sur le mur ». Ou alors on pourrait dire: "Les zombies l'ont choppé, mais nous avons réussi à le sauver."

Ceux qui ont vendu leurs esprits et leurs corps au chef suprême, souvent quand vous les regardez dans les yeux, c'est comme s'il n'y avait pas de vie là-dedans. Il est étrange de voir comment on peut en fait reconnaître ces personnes simplement à la façon dont leurs yeux semblent sans vie.

Zombie, c'est le nom que les jeunes leur ont donné.

Mais ici, ce sont les zombies qui tiennent les fusils de chasse (matière à réflexion, pour les scénaristes hollywoodiens en mal d'innovation).

Dans les scénarios post-apocalyptiques, il y a souvent cette «chose», ou ce «secret», comme une formule chimique, ou une fréquence sonore, ou une faiblesse, qui doit être découverte.

Une fois que les humains ont découvert cela, le film est pratiquement terminé. Nous savons qu'ils ont gagné.

Alors quelle est cette formule secrète, qui fera disparaître tous ces zombies et arrêtera la tuerie ? Quelle est cette pierre philosophale, qui peut être découverte, et qui nous rendra libres ?

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